« Chaque Wiesmann est collée à la route comme un gecko sur un mur. » Voilà pourquoi les frères ingénieurs Friedhelm et Martin Wiesmann ont choisi ce sympathique lézard pour incarner l’emblème de leur manufacture de voitures de sport, fondée en 1988.
Comme les autres modèles de la gamme, le roadster MF4-S nécessite 350 heures d’un travail totalement artisanal réalisé dans l’usine de Dülmen (elle même en forme de gecko !), près de Dusseldorf. Environ deux cent modèles trouvent preneur chaque année, à un tarif qui débute à 118 907 euros pour la MF4-S. Mais, compte tenu de la philosophie individualiste de cette manufacture, chaque détail de l’auto est élaboré selon les souhaits des clients et peut faire grimper sensiblement la facture. Ceci étant, le résultat marque les esprits comme rarement. Quelle splendeur ! D’autant que la teinte Havane Métal de notre modèle d’essai joue l’ostentation totale mais, objectivement, on ne prend pas le volant d’un engin pareil pour passer inaperçu. Face aux courbes sensuelles de la carrosserie, on s’interroge sur l’âge et le pedigree de l’auto ; on pense AC Cobra, Morgan, Bugatti… Il faut s’installer à bord pour décapoter à la main et offrir à la vue de tous son habitacle intégralement paré de cuir havane. « Une capote manuelle sur une auto à ce prix-là ? » s’étoufferont certains. Oui. Car il s’agit avant tout d’une véritable voiture de sport, sur laquelle le centre de gravité est situé sous l’assise des sièges : un mécanisme électrique alourdirait sensiblement l’ensemble.
Sous le capot ? Un V8 BMW 4,0 l de 420 ch –à la sonorité absolument phénoménale – accouplé à une boîte à double embrayage tous deux empruntés à la BMW M3 e92, qui permet à la MF4-S d’avaler le 0 à 100 en 4,4 sec pour une vitesse maximale de 293 km/h.
En outre, cette machine à saturer les sens repose sur un châssis en aluminium ultra rigide qui lui confère une tenue de route sidérante, autant qu’un goût prononcé pour les sports de glisse.
Une flamboyante incarnation du style néo-retro, et un potentiel sportif qui lui ouvre grand la voie des circuits.
Texte: Emmanuel Laurent
Photos: DR et VM