Malgré des travaux antérieurs sur l’utilisation de l’hydrogène pour alimenter des moteurs thermiques, BMW se tourne vers les piles à combustible pour alimenter sa première voiture de série à hydrogène, prévue pour 2028.
BMW croit beaucoup en l’hydrogène
BMW s’est engagé à produire en série une voiture à hydrogène avec pile à combustible, même si d’autres constructeurs automobiles se concentrent sur l’utilisation de l’hydrogène pour alimenter des véhicules à moteur thermique. La firme annoncé le 5 septembre qu’il lancerait son premier véhicule à pile à combustible de série en 2028. Le travail s’effectuera en collaboration avec Toyota pour développer une chaîne cinématique de « prochaine génération ». Tout ceci reposant ainsi sur les piles à combustible de Toyota. BMW n’a pas précisé quel modèle serait équipé de ce groupe motopropulseur. Mais, le iX5 est déjà en cours de développement avec cette technologie.
Le moteur hydrogène de BMW pourrait être une option pour la prochaine architecture 100 % électrique Neue Klasse. Michael Rath, vice-président des véhicules à hydrogène chez BMW, a déclaré la semaine dernière que la plateforme Neue Klasse est bien adaptée aux piles à combustible. La berline Toyota Mirai est l’un des rares véhicules électriques à pile à combustible (FCEV) vendus en Europe. L’autre est le SUV Hyundai Nexo.
BMW n’est pas novice en matière d’hydrogène. Depuis les années 1970, la marque utilise de l’hydrogène liquide dans plusieurs véhicules d’essai, à commencer par une Série 5 en 1979. Au milieu des années 2000, BMW a même commercialisé la Série 7 équipée d’un moteur V12 fonctionnant à l’hydrogène.
Une alternative aux moteurs électriques ?
Alors que la demande pour les véhicules électriques ralentit en Europe, le questionnement des technologies alternatives se pose. Malgré l’Europe qui souhaite stopper la vente de véhicules à moteur thermique dès 2035, les biocarburants regagnent en intérêt. Si ces carburants peuvent être produits à partir d’énergie durable, l’intérêt devient grandissant.
Michael Rath a expliqué que BMW s’était tourné vers les piles à combustible à hydrogène après 25 ans de travail avec des moteurs à combustion interne fonctionnant à l’hydrogène, en partie pour des raisons pratiques. « Quand nous avions des moteurs diesel et à essence, nous cherchions des similitudes et une interchangeabilité entre les voitures à combustion et celles à hydrogène, » a-t-il déclaré lors d’une table ronde avec les médias. « Nous avons essayé d’intégrer l’hydrogène dans des architectures et des composants existants. »
BMW applique désormais cette même approche avec les moteurs électriques, a indiqué Rath. Ses voitures à pile à combustible utiliseront les mêmes moteurs électriques et autres composants que les véhicules électriques à batterie (BEV). « Nous voulons être flexibles et tirer parti des synergies entre les deux, » a-t-il ajouté, d’autant plus que BMW voit les FCEV (véhicules électriques à pile à combustible) et les BEV comme des technologies de décarbonisation complémentaires.
Une vraie technologie concurrente
Les groupes motopropulseurs à pile à hydrogène présentent plusieurs avantages par rapport aux BEV, selon Rath. Ils offrent tous les avantages de la conduite électrique avec un temps de ravitaillement rapide. Ce qui est particulièrement important pour les utilisateurs parcourant de longues distances ou ayant besoin de tracter des remorques. En outre, l’autonomie est moins dépendante de la température, car le chauffage et la climatisation n’épuisent pas la batterie.
« Les FCEV sont idéaux pour les clients qui n’ont pas de recharge pratique à domicile ou au travail. Et également pour ceux qui voyagent beaucoup et ne peuvent pas organiser leur vie autour des bornes de recharge. Ce ne sont pas des technologies concurrentes, » a déclaré Rath, en ajoutant que la principale différence réside dans le fait que l’énergie est stockée dans l’hydrogène pour un FCEV, tandis qu’elle est stockée dans les batteries pour un BEV.
Les véhicules à pile à combustible à hydrogène continuent de faire face à des obstacles pour une adoption plus large. Le réseau de ravitaillement est minuscule comparé aux stations de recharge électrique. En effet, environ 1 000 pompes à hydrogène dans le monde. Cela changera en Europe, a déclaré Michael Rath, grâce au règlement de l’UE sur les infrastructures pour carburants alternatifs (AFIR). Cela imposera des stations à hydrogène tous les 200 km sur les principales autoroutes et dans les grandes zones urbaines, pour un total de 600 stations d’ici 2030.