Patrick Lucas passé 40 ans chez BMW France, dont 32 au sein du service presse. Une telle carrière méritait que l’on revienne sur le parcours d’un homme qui a marqué l’histoire de la marque avant son départ à la retraite, prévu le 31 janvier 2018.
« J’ai fait 5 ans d’année d’architecture… »
A priori, rien ne destinait Patrick Lucas à occuper le poste de responsable du service presse de BMW France. Lorsqu’il entre dans la vie active, en 1971, c’est en tant qu’architecte qu’il commence sa carrière professionnelle. Mais la crise du bâtiment est passé par là et il lui a fallu trouver une autre solution pour mériter un salaire. Ce sont des amis, alors concessionnaires BMW Motorrad qui lui ont parlé d’un poste d’inspecteur technique réseau qui allait se créer. Le souci est que, sauf a être un passionné, il est compliqué de passer d’un métier qui consiste à dessiner des maisons à celui qui vous impose de savoir réparer une moto mieux qu’un mécanicien expérimenté qui n’arrive pas à trouver l’origine d’une panne…
Mais quand on connait Patrick Lucas, on ne s’étonne pas qu’il ait décidé de relevé le challenge. Aussi, pendant 18 mois, il va apprendre sur le tas un nouveau métier afin d’obtenir le poste en 1977.
Dès lors, il sillonne la France au volant de sa voiture de fonction… une 323i E30 avec laquelle il passe une semaine en région parisienne, une autre dans le Sud-Est ou le Sud-Ouest. Réalisant 15 000 km tous les deux mois, soit le kilométrage maximal avant restitution, beaucoup de BMW passeront entre ses mains ! « Chaque soir en me couchant, je n’attendais qu’une chose : le lendemain matin pour prendre le volant de ma BMW. J’ai eu des versions Sport de la 323i, avec le pont autobloquant… C’était un régal de conduire ces voitures ! » Venant d’un conducteur d’Alfa Romeo (il a eu une Alfasud, une 1600 GT Junior de 1965 et une Alfetta GTV 2.0), marque concurrente à l’époque, le compliment n’en a que plus de valeur.
En parallèle, Patrick est amené à accompagner des clients à travers le monde pour assurer l’assistance lors de longs voyages à moto. Peut-être est-ce un peu à cette époque qu’il a pris goût à l’organisation d’évènements.
Pendant ce temps, au service presse de BMW
C’est le poste d’assistant technique auto/moto à pourvoir au sein du service presse qui a permis à Patrick Lucas de faire son entrée dans le monde de la communication. On est en 1985. Au bout de quelques années, il va devenir responsable des essais et finalement chef du service presse et produits et ne plus quitter cette fonction qui lui permettra d’organiser plus de 100 essais pour la presse.
Parmi ceux-ci, il y en a eu qui furent compliqués. Mais à chaque fois, ce fut à cause des grèves touchant le trafic aérien. « Lors de la présentation de la Série 7, à Pau, je me suis retrouvé tout seul pendant quatre jours chez Michel Guérard, à attendre les journalistes qui n’avaient pas pu embarquer… ce qui a pénalisé deux groupes et m’a fait perdre les locations de 14 chambres et les repas. ». Heureusement, dans l’immense majorité des cas, les essais se sont bien déroulés. Sauf pour deux journalistes qui ne furent plus invités. L’un d’entre eux ayant la fâcheuse habitude de rouler en affichant une consommation d’essence telle qu’il ne pouvait pas finir le parcours, en sollicitant de façon anormale la voiture sur route ouverte au point que plus personne ne voulait monter avec lui. L’autre ayant pour exigence de ne pas rouler en duo, ce qui l’empêchait de lire le road-book au format papier à l’époque et l’obligeait à prendre beaucoup de risques pour suivre les autres. Au final, en 32 ans d’essais, se sont 6 accidents sérieux qu’il aura fallu déplorer, mais sans conséquences pour les occupants des BMW.
Quand on demande à Patrick Lucas comment il sélectionne les participants aux essais, il explique que « nous étudions avant tout le média et sa cible. Ils doivent être en adéquation avec nos produits. Je dois rentre des comptes à ma hiérarchie qui souhaite avoir des retombées. »
Les Top 5 de Patrick
C’est toujours un exercice délicat, mais quand on demande à Patrick Lucas le top 5 de ses essais presse, il positionne en haut de la liste la présentation de la BMW Z8 à Monaco. « J’avais louer deux yachts, positionné les deux Z8 devant et je payais chaque jour les prestations sur place en espèces ! »
Il classe en seconde position le domaine de Murtoli qui nous a accueilli pour les derniers essais organisés par Patrick et au cours desquels nous avons pris le volant de la nouvelle Série 6 GT et du nouveau X3. Suivent un très beau chalet à Megève, qui n’était pas disponible pour la location mais dont le propriétaire s’est laissé convaincre par l’argumentaire de Patrick, le désert des Bardenas, en Espagne et le V8 Hotel en Allemagne (pour la présentation de la Série 6 coupé).
Pour ce qui est des voitures BMW, le classement est très simple (dans l’ordre de préférence) : Z8, Z1, Z3M Roadster, M3 CSL et M6 Gran Coupé. Rien que du bon !
Enfin, une carrière ne fait pas sans des rencontres. Et Didier Maitret, avec lequel il a collaboré pendant 20 ans, Octave Manset (10 ans de collaboration), Philippe Dehennin ou encore Vincent Salimon (tous Présidents de BMW France), sans oublier Jean Michel Juchet (directeur de la communication) sont des personnes qui auront accordé leur confiance à Patrick Lucas.
Le 14 décembre, au Brand Store BMW, une soirée a été organisée en son honneur et nous le verrons à nouveau à Rétromobile en Février, mais aussi au volant de sa 3.0 CSI, de son X3 ou de sa Méhari car il a va continuer à partager sa passion des BMW.
Texte et photos : P HORTAIL