Des scooters électriques, il en existe déjà quelques uns sur le marché. Mais quand un grand constructeur arrive avec les moyens techniques que l’on peut imaginer, on se trouve face à un produit très abouti qui arrivera dans les concessions en 2014. Et nous avons eu le plaisir de le tester !
Encore en tests
Le scooter électrique avait été présenté dans le cadre de la Journée de l’Innovation BMW Motorrad 2011. Peu après, l’étude de design correspondante a été dévoilée au Salon international de l’Automobile de Francfort (IAA) avec le BMW Concept e. Deuxième étape du développement, elle incarnait la vision esthétique d’un scooter électrique signé BMW Motorrad. Enfin la troisième phase, celle qui se déroule en ce moment, avec un prototype d’un scooter électrique proche de la série, tel qu’il pourrait bientôt descendre dans la rue. Au cours de cette phase pilote, les scooters fonctionnent dans des conditions d’utilisation réelles pour valider les choix techniques et exploiter les données que la boîte noire placée sous la selle recueille.
Des performances de premier plan
Petit a priori au moment de se glisser derrière le guidon : « je sens qu’on va rester sur place… » me souffle mon esprit retors de motard d’une sportive au quotidien. Avec une puissance continue de 11 kW / 15 ch (homologation selon ECE R85 pour déterminer la puissance moteur) et une puissance de pointe de 35 kW/48 ch, le « C evolution » n’est pas du tout un « escargot » et procure de réelles sensations ! Certes, il est bridé électroniquement à 120 km/h (cela peut être pénalisant sur voie rapide), mais il devance son cousin thermique, le C600 sport, entre 0 à 50 km/h avec un temps de 2,6 secondes, se trouve au coude à coude avec lui jusqu’à 100 km/h (7 secondes) mais au-delà, le C600 sport le dépasse. Les remises en vitesse sont franches aussi et les dépassements se font en un clin d’œil.
Attention à un détail qui a son importance… on ne vous entend pas arriver ! Il s’agit là d’une réelle difficulté vis-à-vis des automobilistes et il convient de toujours garder cela à l’esprit pour une conduite en sécurité. Autre information utile, si vous portez un Pacemaker, vous ne pouvez pas conduire un scooter électrique. Petit conseil d’usage: avec son couple disponible dès les premiers millimètres de rotation de la poignée de gaz, il faut doser et calmer ses ardeurs, surtout sur une route mouillée. Mais il se pourrait que la version de série dispose d’un anti-patinage. L’ABS est par contre déjà présent. Sur le comportement du scooter, aucun reproche n’est à formuler. Même avec un poids de 265 kg (en grande partie composé des batteries), l’ensemble est homogène, se met bien sur l’angle et freine fort. Il y a fort à parier que vous pourriez bien surprendre certaines motos !
100 km d’autonomie
La batterie de 8 kWh, permet d’envisager un trajet de 100 kilomètres avant extinction des feux. Le « C evolution » fait appel aux mêmes modules d’accumulateur lithium-ion que la BMW i3. Pour résoudre le problème du refroidissement de la batterie, les ingénieurs ont dû se creuser les méninges car il leur était impossible, comme sur une voiture particulière, d’avoir recours à un fluide rigorigène. Aussi ont ils choisi d’opter pour un refroidissement par air pour des raisons d’encombrement et de poids. La chaleur de la batterie haute tension est évacuée par une conduite d’air de refroidissement à écoulement optimisé qui, située au centre du boîtier de la batterie, est traversée par le vent aérodynamique. Pour garantir une dissipation optimale de la chaleur, le fond de l’accumulateur est pourvu de nervures de refroidissement disposées dans le sens longitudinal.
Selon votre conduite, l’autonomie variera fortement. Si vous jouez le jeu, vous pouvez anticiper vos décélérations pour que le système de récupération d’énergie en décélération et au freinage travaille le plus possible. Ce système n’implique pas de frein moteur plus puissant que celui d’un moteur thermique. Il intervient à la fermeture des gaz ou au freinage. Lorsque la gestion électronique reconnaît que le pilote freine, la machine électrique génère un couple d’inertie, soutient ainsi le freinage et récupère de l’énergie. Grâce à ce système de récupération, le rayon d’action du deux-roues augmente de 10 à 20 pour cent, selon le profil de conduite.
3 heures de charge et écran TFT
La batterie est rechargée à l’aide du chargeur intégré, soit sur une prise de courant conventionnelle soit sur une borne de recharge. Dans des conditions idéales, recharger une batterie complètement vide prend moins de 3 heures. La prise se trouve à l’avant gauche, derrière un cache dans l’espace pied. Le câble correspondant est logé dans un rangement dans l’espace pied droit. Il dispose d’une fiche pour le réseau électrique, conforme à la spécification du pays de destination. Pour veiller sur le bon fonctionnement du scooter, BMW utilise un grand écran TFT (à matrice active) facile à lire, dont la conception s’inspire du combiné de la BMW i3. Il dispose du compteur de vitesse, de l’état de charge de la batterie, du bilan énergétique et bien d’autres choses. Pour nous aider à mieux utiliser l’énergie, on dispose d’un diagramme à barres qui indique si nous sommes en train de convertir de l’énergie en propulsion ou d’en récupérer.
Bilan
Voici un produit destiné à la ville qui devrait rencontrer son public à la condition que le prix ne s’envole pas !
On a aimé
Le look
Les performances
La tenue de route
On a moins aimé
Le silence vis-à-vis des automobilistes
L’absence d’anti-patinage (en série sur le modèle définitif ?)