Essai M2 CS : les passionnés dont je suis regrettent encore le 6 cylindres « S54 » de la M3 E46 qui a atteint son apogée sous le capot de la CSL où il atteignait 7 900 tr/mn ! Rageur et chanteur, il m’a laissé un tel souvenir que j’envisage d’acheter cette version de la M3. Mais ça, c’était avant de tester la M2 CS.
Un 6 en ligne turbo qui prend 7 500 tours … au moins !
Ceux qui ont connu le S54 gardent en tête la magie de ce moteur. Sa sonorité aiguë typique à l’échappement, sa résonance (et encore plus avec la boite en air en carbone de la CSL), cette capacité à vous faire croire que vous n’atteindrez jamais le rupteur, placé dans la boite à gants tellement il était loin du ralenti.
Puis les normes de pollution et les envies de couple sont passées par là : BMW a choisi de doter son 6 en ligne de turbos. Et j’avoue que malgré tous les artifices de l’époque (retour de son dans les haut parleurs, valves d’échappement…), jamais je n’ai retrouvé la hargne et le chant du S54. Les performances étaient au rendez-vous (431 chevaux contre 360 pour la CSL, 0 à 200 km/h en 13,4 secondes contre 17,8 secondes) mais niveau sensation moteur, je n’y trouvais pas mon compte. Allais-je devoir vivre dans le passé ? C’était sans compter sur le ingénieurs de Munich qui ont du entendre mes prières chaque soir à « Saint S54« …
En effet, le 6 cylindres de la M2 CS est tout simplement exceptionnel. Il pousse sans faiblir jusqu’à 7 500 tours minutes, voire plus, mixant le couple à bas régime et la puissance brute digne des meilleurs atmosphériques à haut régime. Il offre à la M2 une allonge dont on se demande si on va en voir la fin et il prend des tours comme quand je me trouve devant des profiteroles après 3 jours sans manger… il se délecte de la zone rouge. C’est dommage d’avoir abandonné les diodes du compte-tours comme sur la M3 E46.
Montons le son
La mise en route de la M2 CS m’a fait soulever un sourcil : sur quel bouton allais-je devoir appuyer pour entendre le 6 cylindres tant l’échappement est discret ? J’avoue que cela partait assez mal. Laissons le tout monter un peu en température pour voir s’il s’éclaircit la voix tout en optant pour le mode moteur « sport plus ». C’est mieux… mais on est loin du son de la M3 competition de Steeve comme j’ai pu le constater en lui rendant visite. Ce passionné de la marque, moniteur de pilotage et agent d’une marque que je ne peux pas citer ici mais dont l’emblème est un lion, a un bel exemplaire de cette dernière dans son garage.
Dès la mise en route, on perçoit la différence avec l’échappement de sa M3 : elle grogne, elle tousse… bref, elle vous averti qu’il va y avoir du sport. Et il y en a ! Sauf que là où son 6 cylindres incite à passer le rapport supérieur à partir des 6 500 tr/mn, celui de la M2 continue avec une sonorité de moteur de course pendant encore 1 000 tr/mn si vous le lui demandez. La M2 s’apprécie avec les oreilles à partir de 4 000 tr/mn… pas au ralenti.