Jusqu’à présent, j’avoue que je n’étais pas fan des SUV et autres 4×4 dont je cherchais l’intérêt… Mais ça, c’était avant. Avant l’essai du tout nouveau BMW X5 dans sa version M50d forte de 381 chevaux.
Quel châssis !
Pour une fois, on ne va pas commencer l’article par une description de la nouvelle ligne mais par ce qui m’a le plus frappé lors de cet essai : le châssis. Historiquement, je n’ai jamais trouvé mon compte à bord des SUV, même si certains s’en sortent mieux que d’autres. Mais il faut avouer que, au sein du blog BMW, je fais partie de la branche « M » et je ne jure que par leurs moteurs de feu et leurs châssis affûtés. Alors forcément, quand je prends le volant de ces mastodontes, je suis un peu sur la défensive.
Et là, patatras. Tout s’écroule à cause du nouveau X5, plus connu sous le code F15 (l’ancien était le E70). Sur de petites routes grasses et mouillées à souhait, du côté des Cévennes, je me suis amusé au volant d’un engin de plus de 2.2 tonnes ! Pour cela, le mode d’emploi est très simple : déconnectez tous les contrôles de stabilité, trouvez un virage en épingle, arrivez sur les freins, placez la bête qui va sous-virer et mettez les gaz en grand. La transmission intégrale s’occupe du reste en envoyant de la puissance sur les roues arrière et en enroulant la courbe avec un petit contre-braquage que l’on pensait réservé à nos chères propulsions. Un régal !
Comment un tel tour de passe-passe est-il possible ?
– au Pack Suspension Adaptative, de série et uniquement disponible sur la BMW X5 M50d ainsi que la Finition M Sport. Cette option reprend exactement les mêmes caractéristiques que le pack Suspension Adaptative Confort avec un réglage particulièrement sportif. Du coup, il n’y a pas de prise de roulis.
– au Pack Dynamic Drive s’occupe du Contrôle Dynamique de la Transmission pour répartir de manière variable la force motrice entre les roues arrière et assurer de belles et généreuses sorties d’épingles… CQFD.
Souvent (à juste titre) vilipendés, les freins BMW ont fait preuve d’une très bonne endurance sur un parcours mené sur un rythme sportif. A cela, il faut ajouter la sonorité du moteur qui, passé 3000 tr/mn, se montre tout simplement enivrante jusqu’au régime maxi. On ne pense pas avoir un diesel sous le capot en dehors du fait que tout cela manque de rotation car on coupe à 4 400 tours/minute.
Design
La gamme X (X1–X3-X5 et X6, et bientôt X4) représente 30% des ventes de BMW et, depuis son lancement, le X5 s’est vendu à 1 300 000 exemplaires, dont 40 000 en France. Le nouvel opus grandi un peu (+ 3cm sur le porte-à-faux avant), conserve la même largeur et perd 1 centimètre en hauteur. La double calandre s’est agrandie et la nouvelle identité BMW, avec les projecteurs joint à cette dernière font leur apparition. Toutefois, le pare-chocs dispose d’éléments de design qui lui sont propres en intègrant les « Air Curtain ». De profil, on note l’arrivée des « Air Breather » (prises d’air sur les côtés).
L’arrière, avec des hanches plus épanouies et des lignes sur toute la largeur donne l’impression que le nouveau X5 est plus large que l’ancien, or il n’en est rien et ce sont des « astuces » de designer qui trompent l’œil.
Equipé du kit carrosserie M, de la calandre avec barres verticales couleur titane, des sorties trapézoïdales qui laissent à penser que l’on a un 8 cylindres sous le capot ou encore des seuils de portes « M50d », notre monture soigne son look et apporte une touche à la fois sportive et élégante.
A l’intérieur
Le nouveau X5 adopte le principe du « layering » pour sa planche de bord, c’est à dire qu’il superpose des structure pour créer un espace en trois dimensions avec des contrastes animés. On retrouve le design cher à BMW et aux dernières créations avec l’implantation de l’écran central de l’iDrive de 10.25 pouces « planté » dans le tableau de bord. La qualité de finition est au-dessus de tout soupçon et il est possible de choisir entre une multitude d’ambiances de couleurs qui souligne les inserts. C’est élégant et apporte une touche de personnalisation. Bien entendu, toute la modularité imaginable est disponible et on peut facilement disposer de 7 places grâce à celles de la troisième rangée qui s’escamotent totalement dans le coffre. Le toit ouvrant panoramique apporte un réel plus en ce qui concerne la luminosité et les passagers peuvent regarder un film grâce aux écrans placés dans les sièges. Le coffre gagne 30 litres par rapport au X5 E70 pour atteindre 650 litres en position minimale et 1870 litres avec les banquettes arrière rabattues (+120 litres versus E70). L’ouverture en deux parties du hayon permet de disposer appui pour charger les objets lourds tout en laissant le système électrique ouvrir et fermer la partie haute.
Moteur
Le X5 M50d dispose d’un « 6 en ligne » qui développe la bagatelle de 381 chevaux pour 740 Nm de couple (identique à la M550d essayée ici). Cependant, il est un peu en retrait en termes performances par rapport à cette dernière. Il passe de 0 à 100 km/h 5.3 secondes (contre 4.7s) et parcours le 1000 mètres départ arrété en 24.9 secondes (contre 23,7s).
Malgré cela, le nouveau X5 annonce une consommation de 6.7 litres pour 100 kilomètre quand on a le pied léger (et 177 g de CO2/km). Nous avons relevé un joli 7.8 l/100 en état calme sur le chemin du retour, ce qui est une belle performance. Le futur X5 eDrive, qui arrivera fin 2014 (voir ici) annonce une consommation de 3.8 l/100 km, 90 g de CO2/km, un 0 à 100 en 7.0 secondes et une autonomie en « tout électrique » de 30 km.
Les autres motorisations disponibles sont, pour les moteurs diesel : le 4 cylindres 25d (en deux ou quatre roues motrices – 218 ch), les six cylindres 30d (258 ch) et le 40d (313 ch). Pour les versions à essence, on peut compter sur le 35i (6 cylindres – 306 ch) et le 50i ( V8, 450 ch). Ce dernier dessoude le 1000 m départ arrêté en… 23.9 secondes ! Ah quand même…
Conclusion
Le nouveau X5 revient et se donne des airs de berline pour ce qui est de son comportement. On en oublie le poids. Avec la boite automatique à 8 rapports et son moteur tonitruant, il place la barre à un niveau jamais atteint.
Tarifs : à 52 900 euros en sDrive 25d 5 places. M50d : à partir de 93 300 € euros ttc.
La Nouvelle BMW X5 xDrive30d débute en finition Lounge Plus (équivalent de la finition Luxe sur la précédente génération E70).
De ce fait, si l’on compare ce qui est comparable :
BMW X5 xDrive30d Luxe (E70) : 64 350 €
BMW X5 xDrive30d Lounge Plus (F15) : 66 400 €
Le prix de base de la version xDrive30d augmente de + 2 050 €.
Cette hausse est justifiée bien évidemment par de nombreuses évolutions techniques évoquées ce matin mais également par la présence d’équipements supplémentaires qui sont les suivants :
– La commande électrique du hayon
– La banquette rabattable 40/20/40
– Le mode ECO PRO et la fonction d’arrêt et de redémarrage automatique du moteur Start&Stop
– Les nouveaux feux arrière entièrement à LED
– Le système SCR (Selective Catalytic Reduction) avec réservoir d’AdBlue qui permet de répondre à la norme antipollution EU6
Texte: Philippe Hortail
Photos: Philippe Hortail et Laurent Samson (http://www.auto-mag.info/