Après la 420i essayée ici, nous voici au volant de la M440i qui est selon nous, la meilleure BMW d’un point de vue prix/plaisir.
Quelle ligne !
Je ne m’en suis jamais caché sur ce site : je ne suis pas fan de la ligne des SUV. Cet avis purement subjectif n’engage que moi. Par contre j’aime beaucoup celle d’un cabriolet, je suis sensible à celle d’un Touring, surtout avec un gros moteur et une finition M Sport. Une berline me laisse plus indifférent (sauf en M3). Mais la ligne de cette Série 4 Gran Coupé me séduit particulièrement car en plus d’être élégante et sportive, elle est aérodynamique, avec un Cx de 0,26n tout en étant très fonctionnelle avec son grand hayon et la possibilité de baisser toutes les vitres via la télécommande. Du coup, les portes sans montant facilitent l’accès à bord de tous les passagers. J’aurais juste fait un coffre inspiré de la M3 CSL. Mais qui sait, si BMW nous sort une M4, on y aura peut être droit. Petit détail en passant : il faudrait mettre une matière offrant une meilleure adhérence aux poignées, car il arrive que la main glisse de ces dernières et il faut alors s’y reprendre pour ouvrir la voiture.
Le moteur… c’est du bonheur !
Nous arrivons ici au chapitre qui devrait tous nous mettre d’accord. Les ingénieurs motoristes on fait un super boulot sur la M440i. Et leurs collègues de la sonorisation aussi. C’est la première fois que la Série 4 Gran Coupé passe chez les ingénieurs « M » de la marque. Fort de 374 chevaux, le six cylindres en ligne suralimenté reçoit le renfort d’une micro hybridation grâce à l’alterno-démarreur de 48V qui ajoute 11 chevaux au démarrage ou lors des reprises. Une batterie supplémentaire augmente la capacité de stockage et de récupération de l’énergie au freinage.
Du coup, on passe de 0 à 100 km/h en 4,7 secondes grâce à la motricité offerte par les 4 roues motrices. On est pas très loin du chrono d’une i4 M50 (3,9 secondes) qui dispose de 170 chevaux et presque 300 Nm de plus. Mais peu importe car la sonorité de ce six cylindres et les passages des rapports à la limite de la zone rouge, c’est un pur bonheur, comme on avait pu déjà le constater lors de l’essai de la version coupé ICI. Ce moteur s’appuie d’abord sur ses turbos pour vous arracher du bitume grâce au couple de 500 Nm disponible entre 1 500 et 5 000 tours minutes. Ces derniers laissent ensuite la place à la puissance pure jusqu’à 6500 tours. J’aurai adoré avoir 1000 tours de plus mais il faut passer le rapport supérieur pour ressentir de nouveau la poussée mise à disposition des quatre roues motrices. La borne du kilomètre départ arrêté est franchie au bout de 24 secondes (23 pour l’i4) et celle des 200 km/h en 16,9 secondes (environ 13 secondes pour l’i4). Mais la M440i pointe à 250 km/h contre 225 à sa cousine électrique qui ne restera pas longtemps à cette vitesse car l’autonomie fond comme neige au soleil.
Et si on hausse le rythme ?
Avec un poids de plus de 1825 kilos, la Série 4 Gran Coupé n’est pas une ballerine… Et pourtant. Je l’ai déjà écrit pour les M4 et M3, les ingénieurs châssis ont fait un boulot étonnant. Une M5 E39, forte de 1720 kilos et 400 chevaux, qui fut en son temps une référence, aura toutes les peines du monde à suivre dès que les premières courbes rapides vont commencer et cela s’aggravera dans des parties sinueuses. Sur les petites routes de l’Eure, les vitesses de passage en courbe sont… étonnantes ! La voiture est posée sur un rail et il convient de regarder le compteur pour lire des chiffres que, « rigoureusement, ma mère m’a défendu d’nommer ici » comme dirait Brassens.
On place cette Série 4 comme on le veut. Elle obéit. Seul un usage circuit pourrait mettre à mal notre monture du jour. Si l’occasion se présente, nous vous en reparlerons. Mais vu ce que la M3 testée ici nous offert, il y a fort à penser que la M440i ne sera point ridicule.
À bord de la M440i Gran Coupé
La Série 4 Gran Coupé n’offre pas le confort d’un X5 ou d’une série 5. Mais ce n’est pas ce que l’on recherche quand on signe le bon de commande. Par contre elle peut accueillir 5 personnes plus facilement grâce à de nouvelles dimensions qui profitent à l’espace à bord. En effet, par rapport à l’ancienne génération, on gagne 143 mm (4,78m) en longueur, 27 en largeur (1,85 m), 53 en hauteur (1,44) et l’empattement profite de 46 mm de plus. le coffre dispose toujours d’un hayon électrique et il affiche 470 litres de capacité avec les banquettes arrière en place et 1290 litres une fois qu’elles sont rabattues.
La qualité des matériaux et de la finition a progressé par rapport à l’ancienne génération. L’écran central de 10,25 pouces se « marie » avec le BMW live Cockpit Navigation Pro de 12,3 pouces situé sous les yeux du conducteur. On regrette juste que le mode sport ne donne pas la possibilité d’avoir un affichage plus « traditionnel » avec un compte tours « classique » .
Pour votre sécurité et votre confort, BMW met à votre disposition une quarantaine d’assistance au conducteur dont, de série, l’alerte de collision frontale, l’affichage des limitations de vitesse, l’avertisseur de franchissement de voie, les radars de stationnement (PDC), la caméra de recul et le système d’assistance au stationnement (Park Assist). Le régulateur de vitesse actif avec assistant de limitation de vitesse est proposé en option. Sont également disponibles : le Pack Drive Assist Pro avec assistant directionnel et contrôle de trajectoire, les fonctions de vue panoramique (Surround View), de vue en 3D à distance (Remote 3D View) et d’enregistrement vidéo par caméra embarquée (Drive Recorder).
Je me réjouis de voir qu’on conserve un tableau de bord classique avec un écran central de 10,25 moderne et basé sur le système d’exploitation OS 7.0, ainsi que sur le BMW Live Cockpit Navigation Pro, avec un combiné d’instruments 12,3 pouces entièrement numérique.
Conclusion essai M440i Gran Coupé
Si le prix est similaire, hors malus (69 900 euros + malus de 8 254 euros en 2022) à celui de sa cousine l’i4 M50 (71 650 euros pour l’électrique), on ne peut pas comparer les deux voitures. Certes l’i4 affiche de meilleures performances mais aussi une plus faible autonomie. Alors que la M440i offre, pour les fans de la marque élevés au 6 cylindres, un plaisir incomparable. Seule une M4 peut faire mieux. Mais le budget n’est plus le même.
Texte et photos : P. HORTAIL
On aime
Le moteur
Le chassis
La ligne
La finition
Le hayon et les portes sans montant
La sonorité
La couleur
On aime pas
heu… je vais trouver quelque chose… ah oui ! le malus. Et le poids.