Le plein d’hydrogène en 5 minutes
A l’usage, la grosse différence avec une voiture 100% électrique se situe au moment de faire le plein. C’est aussi simple et quasiment aussi rapide qu’avec une voiture thermique.
On ouvre la trappe à carburant, on paye (à terme avec une carte bleue…) on en enclenche le pistolet. Aucun bruit de pompe ne vient perturber l’opération.
L’hydrogène est transporté depuis le site de production à la station de recharge ans des réservoirs spéciaux, à 350 bars. Ils sont déposés à la station et servent aussi de stockage. Il n’est pas nécessaire de transférer l’hydrogène dans une cuve comme l’essence. Mais cela pourrait changer dans le futur.
Sur place, l’hydrogène est compressé à 900 bars et une pompe le « détend » pour l’insérer dans le réservoir. Et au maximum, ce dernier peut accueillir 6 kilos à une pression maximale de 700 bars. Au fur et à mesure qu’on roule et consomme, la pression diminue car la quantité baisse.
Au prix de 15 euros le kilo, l’iX5 hydrogen affiche un coût d’utilisation proche de celui d’un X5 100% thermique comme le X5 xDrive30d 298 chevaux (le seul 100% thermique encore au catalogue) qui consomme en moyenne entre 7,1 et 8,2 litres au cent, soit environ 13 euros les 100 kilomètres avec un carburant à 1,70 euros le litre. La comparaison avec une version 100% essence tournerait à l’avance de l’hydrogène.
Mais il est annoncé que certains pays sont sur les rangs pour accueillir des usines qui pourraient produire de l’hydrogène à moins de 2 euros le kilo. Il restera à l’acheminer en Europe. De plus, un litre de carburant fossile comprend 80% de taxes. Il faudra bien un jour que l’Etat compense la perte de revenu liée aux voitures électrique et à hydrogène.
L’hydrogène et l’iX5 hydrogen… comment ça marche ?
La clé d’une mobilité hydrogène la plus respectueuse possible de l’environnement repose sur une production issue d’énergies renouvelables.
Parmi les producteurs actuels, Lhyfe, créée en 2017 et introduite en bourse en 2022, emploie 180 salariés. Elle propose une solution qui repose sur trois solutions :
- Les unités de production onshore : elles sont installées au plus près des besoins et livrées par containers. C’est le cas de l’usine que nous avons visité en Vendée. Ouverte en septembre 2021, elle peut produire entre 300 à 1000 kg d’H2 par jour. Elle utilise de l’électricité produite par ses propres éoliennes situées à proximité et de l’eau de mer. Il faut 10 litres d’eau pour fabriquer 1 kilo d’hydrogène. De quoi parcourir environ 75 kilomètres et rejeter presque un litre d’eau sous forme de vapeur.
- Les unités on site : elles sont installées à proximité de l’usine qui a besoin d’hydrogène et l’approvisionnent via pipeline. Capacité : 5500 à 12000 kg d’H2 par jour / Source d’énergie : Solaire / éolien / Source d’eau : Réseau
- Les unités off shore : unités de production installées en mer au plus près des besoins en hydrogène et permettent une production massive. Capacité : 400 kg d’H2 par jour / Source d’énergie : Eolien offshore / Source d’eau : Mer. A terme, c’est 100 tonnes par jour qui seront produits par ces unités.
Quand les camions qui transportent l’hydrogène utiliseront aussi cette solution, on aura une énergie encore plus propre.
Conclusion essai iX5 Hydrogen
Plus que la voiture en elle-même, dont la conduite s’apparente à celle d’une iX3 par exemple, c’est la technologie qui interpelle. l’iX5 Hydrogen offre une plein rapide et une autonomie correcte. Mais il manque à l’hydrogène un réseau de distribution (seulement 56 stations en France…) et des voitures en vente. Mais on est au début d’une nouvelle solution de mobilité. Patience…
Texte : P. HORTAIL
Photos et illustrations : BMW