Depuis toujours, la 528i a été un numéro à part au sein de la gamme BMW. Conduite par Mesrine en E12, par les cadres dynamiques et PDG en E28, elle a disparu avec la E34, laissant sa place à la 530i. Mais elle a est réapparue avec la E39 et la F10 actuelle, sautant la génération E60. Le point commun à toutes des 528i ? Sont moteur : son 6 cylindres puissant et performant, à la sonorité envoutante.
Au regarde de son histoire, une 528i c’était une BMW avec un six cylindres, un point c’est tout. Certes, je vais passer pour l’intégriste de service, le tenant du « c’était mieux avant », mais là, pour une fois c’est vrai ! BMW a beau nous expliquer que le downsizing permet de passer les normes de pollution, je n’accroche pas. Explications.
Moteur
Les moteurs de 2,0 litres des 520i et 528i comprennent un système de suralimentation par turbocompresseur Twin Scroll (double entrée), l’injection directe essence du type High Precision Injection ainsi que la distribution variable VALVETRONIC et le calage variable des arbres à cames double VANOS. Le six cylindres en ligne ainsi équipé développe 225 kW (306 ch) sur la BMW 535i. Le système de suralimentation, qui se caractérise par des conduits séparés par bancs de deux cylindres chacun tant dans le collecteur d’échappement que dans le turbocompresseur, permet des réactions particulièrement spontanées qui sont amplifiées par la boîte automatique.
Sous le capot de la nouvelle BMW 520i, le quatre cylindres délivre une puissance maximale de 135 kW (184 ch) atteinte à un régime de 5 000 tr/mn. Le couple maximal de 270 Newtons-mètres est disponible sur une plage de régimes comprise entre 1 250 et 4 500 tr/mn. Le débit de puissance spontané du moteur permet à la BMW 520i Berline de parcourir le zéro à 100 km/h en 7,9 secondes (B.V.A. : 8,0 s), la BMW 520i Touring abat ce sprint en 8,3 secondes (B.V.A. : 8,4 s). La vitesse maximale est de 227 km/h (B.V.A. : 226 km/h) pour la berline et de 220 km/h (B.V.M. et B.V.A.) pour le modèle Touring.
Sur le quatre cylindres animant la nouvelle BMW 528i, on dispose de 245 ch entre 5 000 et 6 500 tr/mn et un couple maximal de 350 Newtons-mètres entre 1 250 et 4 800 tr/mn. Ainsi armée, la nouvelle BMW 528i Touring boite auto de notre essai demande 6,6 secondes pour passer de 0 à 100 Km/h (boite mécanique en 6,4 s, 6,2 secondes en version berline boite méca et 6,3 s en boite auto.)
Pour la vitesse maximale, on atteint 244 km/h (B.V.M. et B.V.A. en Touring et 250 km/h en berline.) Avec de tels chiffres, BMW annonce une consommation moyenne qui oscille entre 6,5 et 7,4 litres aux 100 kilomètres selon les versions. Durant notre essai mené sur un bon rythme, l’ordinateur de bord affichait 11 litres en moyenne. En reprise, en comparaison avec une 525d, la 528i affiche une très belle santé.
A la simple lecture de ces valeurs, on se dit que la 528i est une berline performante, ce qui est vrai. Mais… Le côté savoureux du 6 cylindres fait défaut et la noblesse de l’ensemble s’en ressent. Le moteur 4 cylindres à une sonorité banale, avec un bruit imitant celui d’un diesel au ralenti. On perd le velouté du « six pattes », la sonorité rauque et si agréable, la rondeur inimitable de nos chers blocs bavarois. Et la plaisir est entaché et la 528i y perd beaucoup.
Prise en mains
La bonne surprise vient du caractère enjoué du châssis. La 528i est très facile à mener sportivement et on apprécie les suspensions rigoureuses. Le placement sur les freins permet une inscription précise du train avant et l’arrière enroule sans surprise. On arrive même à suivre la nouvelle M5 sur les petites routes !
Notre version d’essai était équipée d’une boite automatique à huit rapports avec palettes au volant. Si les deux derniers rapports ne sont là que pour abaisser les consommations sur autoroute, les 6 premiers s’enchainent avec rapidité et douceur.
La version Touring de la série 5 n’a jamais été réputée pour sa capacité de chargement et la F10 perpétue la tradition avec ses 560 litres disponibles. Les fonctionnalités intégrées au dossier de la banquette arrière, uniques dans ce segment automobile, permettent de porter son volume à un maximum de 1 670 litres, en fonction des besoins. Ainsi, le dossier est fractionnable dans un rapport de 40 / 20 / 40 et peut être incliné sur sept positions sur une plage de 11 degrés. Deux leviers disposés dans le compartiment à bagages permettent de le rabattre ; le cache-bagages s’abaisse automatiquement lorsque le hayon est fermé. La lunette arrière qui peut être ouverte séparément pivote vers le haut sur actionnement d’une touche.
Bien entendu, comme sur l’ensemble de la gamme série 5, la qualité de fabrication est au dessus de tout soupçon, les assemblages sont précis et l’ensemble est flatteur. Mais cela ne compense pas l’absence du six cylindres.
Texte et photos : P. HORTAIL