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Dernier épisode de notre rencontre avec Jean-Michel JUCHET à Rétromobile. Après la découverte de la marque et son engagement chez BMW France (épisode 1), il a été un des acteurs principaux de la participation de BMW en sport automobile en France (épisode 2). Une nouvelle carrière s’est offerte à lui, toujours chez BMW, mais à Munich…

BlogBMW.fr : « Que se passe-t-il en 1997 suite à l’arrêt de la compétition ?  » 

Jean-Michel Juchet : « En 1997, j’ai pris la direction marketing, communication et relation presse d’une région qu’il fallait développer commercialement composée de l’Afrique, des Caraïbes et des départements d’outre-mer. On partait à peu près de zéro. Ces zones géographiques sont devenues des marchés à forte croissance et rentabilité en dépit de leur taille. 

Nous avions des pays comme le Maroc, l’Algérie, la Tunisie la Libye et surtout l’Égypte au Nord. A l’Ouest  c’était la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigeria, le Sénégal…  Du coté des  îles des Caraïbes : la Jamaïque, Trinidad, la Barbade… Guadeloupe, Martinique, Guyanes,… Au Sud les iles Maurice, la Réunion… 

Après quelques années, nous sommes arrivés à un volume de ventes qui n’était plus du tout négligeable. À cette époque, nous avions intégré des marques comme Rover, Mini, ou encore Land-Rover. Cette dernière nous ouvrait beaucoup de portes en Afrique. »

BlogBMW.fr : « C’était déjà une belle zone de travail !  » 

« Oui, mais nous ne nous sommes pas arrêtés là ! Par la suite, j’ai aussi managé l’Egypte et l’Afrique de l’Est avec le Kenya, Zambie, Malawi …. des pays qui était plutot dangereux. Je me rappelle de moments très compliqués à gérer sur place avec nos équipes… 

En Egypte, nous avions une usine de montage CKD de voitures et un importateur qui était un omnipotent entrepreneur Egyptien, propriétaire d’une quinzaine de sociétés. Sauf que, dans presque toutes ses activités, il perdait de l’argent. Mais pas avec la vente des BMW ! Le souci est que le cash-flow généré par notre activité servait à renflouer les trous de ses autres activités. 

 On est arrivé à la situation où il n’était plus en mesure de payer nos kits de pièces détachées pour monter les BMW dans l’usine du Caire. Nous avons décidé d’installer un nouvel importateur mais il y avait un volet politique très complexe qui mérite à lui seul un article ! On a travaillé dans l’ambiance d’un vrai roman d’espionnage !

Au final, avec les modifications d’organisation, j’ai géré 35 pays avant de ‘merger’  avec l’Europe de l’Est ! »

BlogBMW.fr : « Vous ne pouviez pas gérer une zone plus grande ! »

« Détrompez-vous ! C’est à ce moment-là que j’ai choisi de revenir dans l’univers de la communication avec la gestion des équipes de commnication du monde entier, moins l’Union Européenne et l’Amérique du Nord, soit 117 marchés… 

Cette nouvelle fonction m’a fait énormément fait voyager. Par exemple, je me souviens d’un périple qui a nécessité un départ un dimanche après-midi pour un vol Munich – Tokyo. Je suis arrivé le lundi soir à Tokyo pour un premier dîner avec équipe et j’ai enchaîné les réunions le lendemain.  Du coup, l’après-midi était un peu poussive ! Ensuite il a fallu partir en vol de nuit depuis Tokyo pour Melbourne pour y passer une journée et demie. Enfin, je suis rentré à Munich avec un arrêt à Bangkok me permettant d’avoir une réunion d’une heure et demie sur place. Et l’avion s’est posé à l’heure pour la réunion du vendredi après-midi au siège de Munich, grâce au décalage horaire… une façon de remonter le temps ! »

BlogBMW.fr : « Pourtant c’est en France que nous nous sommes revus, aux essais de l’I3, à Honfleur, une ville que vous aimez beaucoup… »

Fin 2010 je suis revenu en France pour un contrat initialement de trois ans qui est passé à six, puis à huit ans. J’ai eu le plaisir de travailler avec les présidents Philippe Dehennin, Serge Naudin et Vincent Salimon et de découvrir, outre la communication, les aspects passionnants des relations avec les instances gouvernementales, parlementaires et de la ville de Paris. Challenge extraordinaire qui appelerait aussi un article spécifique ! 

Puisje suis de nouveau reparti à Munich, en 2018 pour mafin de carrière… 

A cette occasion, j’ai pu réaliser un vieux rêve : une vieille maison normande à Honfleur. Ce port célèbre offre une constellation unique entre son passé glorieux de la conquête du Québec, puis de l’épanouissement de la peinture impressionniste, son activité de pêche toujours très  actuelle. Malgré son intense dimension touristique, la cité est vivante 365 jours par an ! 

Aujourd’hui en pré-retraite, je me consacre à ma famille, mes enfants étudiant à l’université de Munich, aux voyages, à la lecture mais aussi à des projets d’écriture automobile, mais pas que… Enfin à ma petite collection de voitures et aux activités de club. On y trouve notamment une BMW M3 Evo II de 1988, une merveille de performance et d’équilibre, une jouissance énorme au volant !»

Propos recueillis par P. HORTAIL
Photos : JM Juchet