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Essai BMW Z1 par l’Oncle Pat

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Oncle Pat revient sur son essai de la BMW Z1.

L’essai d’une BMW Z1 ne s’oublie pas. C’était en Corse début 1989 et malgré un soleil timide, nous avions évidemment roulé chevaux et cheveux au vent. Autant pour notre plaisir que ceux que nous croisions.

On imagine mal prés de 30 ans plus tard, comme ce roadster surtout en teinte rouge détournait les regards.  Récemment, j’ai retrouvé sensiblement les mêmes au volant de la nouvelle Alpine 110. Des yeux ébahis d’enfant devant les jouets du sapin de noël. Pour être franc, j’avais déjà roulé en BMW Z1 quelques mois plus tôt dans la région niçoise en tant que passager d’un copain journaliste qui en avait acheté une directement à l’étranger sans passer par BMW France victime de longs délais de livraisons. Il faudra attendre prés de deux ans entre sa présentation à Francfort en 1987 (où elle avait suscité un énorme intérêt) et ses premiers livraisons chez nous. Trop long !

Objet de spéculation

Avant l’achat, il se murmurait qu’elle deviendrait une voiture de collection et certains tentaient de spéculer avec en la proposant à des tarifs de vente supérieurs aux 366 700 francs auxquels elle était proposée (Prés de 100 actuels).

C’était une très grosse somme comparée aux 211 000 francs d’une 325 cabriolet. Pratiquement celle d’une Porche Carrera cabriolet bien plus puissante (231 ch). Mais on nous avait expliqué que c’était un placement garanti. Nous étions déjà dans une période folle spéculative qui s’écroula quelque temps plus tard. Certains possesseurs de Ferrari F40 les revendaient le double du prix, peu après leur achat !  Hélas, la BMW Z1 ne connut pas cette folie spéculative produite 4 ans seulement à 8012 exemplaires. Les dernières eurent beaucoup de mal à se vendre même bradées et BMW France en conserva longtemps une non vendue toute neuve dans son show-room. D’ailleurs, aujourd’hui, en collection, ses prix sont relativement raisonnables tournant autour de 65/70 qui prouvent qu’elle ne fut pas le meilleur des placements financiers comme annoncé.

BMW Z1

Ses portes escamotables électriques imposaient un seuil de porte haut qui jouait aussi le rôle de protection contre les chocs latéraux.

Une petite merveille d’agrément

Mais assez parlé d’argent qui est la fausse monnaie du bonheur. Parlons plutôt du bonheur d’avoir pu conduire une telle voiture sur les étroites routes corses. Ce fut un enchantement avec dans les oreilles le chant des 170 chevaux du 6 cylindres de la 325 qui l’animait. Par rapport à celle-ci, bâtie sur un empattement raccourci, très compacte (3,92m) des voies bien élargies, très rigide, avec une suspension arrière plus évoluée, un moteur reculé de 30 cm afin d’améliorer la répartition quasi-idéale des masses, coté pilotage, ce petit roadster était un pur enchantement, agile et maniable et réactif dans les enfilades de virages surplombant une mer d’azur.

Ce serait insultant de ne retenir de la BMW Z1 uniquement ses étonnantes portes escamotables verticalement et électriquement qui occasionnèrent d’ailleurs quelques pannes récurrentes. Certes, lorsqu’on grimpait à bord après avoir appuyé sur le bouton poussoir, de voir la porte disparaître automatiquement dans un bruit de moteur électrique, ça faisait un effet bœuf !  Surtout auprès de la passagère en jupe serrée qui devait enjamber un seuil de porte assez haut. Autre particularité, il était possible de rouler avec les portières escamotées ce qui provoquait l’étonnement des gens croisés et aussi pas mal de remous d’air dans l’habitacle. Mais c’était un gadget face à la technologie osée de cette voiture réalisée par une filiale du constructeur appelée BMW Technik.

La BMW Z1 offrait ses solutions techniques inédites notamment une coque spécifique moulée en acier rigidifiée par un arceau incorporé dans le pare-brise et vissée sur un plancher en composite auxquelles était accrochées les suspensions indépendantes dérivées de la 325. Le tout était habillée d’une carrosserie en composite dont les éléments pouvaient reprendre leur forme après un léger choc. Carrosserie qui pouvait être démontée entièrement en 30 mn lorsqu’on désirait changer la couleur de la Z1. C’était une fausse bonne idée dans laquelle plongea Smart avec sa Fourfour quelques années plus tard.

BMW Z1

Planche de bord simplifiée. Admirez la pureté du dessin du volant

La BMW Z1 : belle à regarder, magnifique à écouter

Mais surtout elle était belle à regarder avec un dessin très réussi, long capot plongeant aux phares sous globes, discret double haricot, arrière bref avec effet de sol par le carénage du pot d’échappement, grandes jantes à bâtons de 16 pouces. Il n’y avait rien à jeter.

L’habitacle était du même tonneau avec de remarquables baquets intégraux enserrés dans des coquilles en composite teinte carrosserie face à une sculpturale planche de bord avec un beau volant à grosses section dont le fin moyeu n’était pas encore défiguré par un airbag. Je ne sais pas si vous avez remarqué, tous les volants se ressemblent aujourd’hui. Pas en 1988 !

Bien sûr, les critiques portèrent sur les performances de la BMW Z1 qui n’étaient pas exceptionnelles (225 km/h et 29 s aux 1000) surtout au prix auquel elle était proposée. On lui reprocha surtout de ne pas être assez sportive ni suffisamment radicale avec sa boîte de vitesses aux rapports trop longs et mal étagés et une direction pas assez directe en inadéquation avec l’image qu’on s’en faisait. Certainement. Mais la musique du 6 cylindres en ligne était encore intacte dans les oreilles lorsqu’on avait abaissé manuellement la capote disparaissant sous un couvercle laissant une parfaite pureté à sa silhouette. Si ce ne fut pas la plus sportive des BMW, indiscutablement ce fut l’une des plus belles avec la 328 d’avant-guerre !

Patrice Vergès
Photos : DR

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