La Série 5 E12 a marqué son époque en étant l’un des modèles redorant le blason de BMW. Le modèle iconique a ses adeptes, qui n’hésitent pas à en restaurer entièrement.
Il était une fois… La BMW Série 5 E12
En 1962, BMW renouvelle son image avec les berlines Neue Klasse qui lui donne une image de constructeur moderne et bourgeois. Les 501, Isetta, Roadster 507 et Coupé 503 sont donc remplacées par des modèles statutaires et dynamiques. Au début des années 1970, l’étude de style proposée par Garmisch et assemblée par Bertone influence grandement le design de celle qui deviendra par la suite la Série 5 sous l’impulsion de Paul Bracq, nouvellement nommé directeur du style BMW après un passage remarqué chez Mercedes.
Apparue en 1972, la Série 5 E12 conserve sa face avant inclinée (déjà vue notamment sur la E9 Coupé) mais elle inaugure cette fois une double disposition de projecteurs qui lui donne une allure plus dynamique.
Le modèle inaugure également la nomenclature commerciale que l’on connaît aujourd’hui : sur une référence de trois chiffres, le premier indique la gamme du modèle, les deux autres la motorisation. Au lancement de la Série 5 E12, seules les 520 et 520i sont au catalogue. La première est équipée d’un moteur 2.0 litres avec deux carburateurs Stromberg double corps pour 113 chevaux et la 520i est dotée du même moteur mais avec une injection Kügelficher affichant une puissance de 130 chevaux.
En 1973 débarque la 525 avec un moteur 6 cylindres de 2,5 litres de cylindrée pour 145 chevaux : elle est l’image de la berline haut de gamme mais elle pâtit du premier choc pétrolier. BMW réplique alors avec une 518 équipée d’un modeste 4 cylindres de 1,8 litres développant 90 chevaux. La Série 5 conserve toutefois son image de véhicule statutaire et robuste, n’en déplaise aux dirigeants de la marque qui attendra 1975 pour coiffer sa gamme d’une 528 développant 165 chevaux.
Le restylage de septembre 1976 lui apporte une petite cure de jouvence avec des feux arrière élargis et des pare-chocs redessinés. Les plus fins observateurs auront remarqué que la trappe à carburant dissimulée sur l’aile arrière gauche au lancement de la Série 5 change de côté. La 525 développe alors 150 chevaux lorsque la 528 affiche 160 avec la mise en place d’un carburateur Solex quatre corps. En 1977, BMW fait le ménage dans la gamme en retirant la 528 au profit d’une 528i de 184 chevaux. Deux ans plus tard, la M535i emprunte le moteur de la 735i : la berline passée entre les mains de Motorsport voit son moteur M30 à injection électrique Bosch L-Jetronic développer 218 chevaux : une version spéciale « MLE » de ce modèle a été commercialisée en Afrique, nous en parlons dans un article dédié qui est à découvrir en cliquant ici.
La Série 5 E12 laissera sa place en 1981 à la Série 5 E28 : elle aura marqué son temps en inaugurant une nouvelle numérotation, en asseyant le règne des moteurs 6 cylindres et en développant une gamme complète de motorisations s’adaptant aux différentes demandes de la clientèle. Aujourd’hui encore, le modèle intrigue, et intéresse : c’est d’ailleurs le cas de ce propriétaire de Série 5 E12 qui a confié son modèle à la carrosserie l’Antirouille, à La Ciotat, pour une restauration dans les règles de l’art.
Etat concours
Arrivée roulante, l’objectif était de redonner à cette Série 5 E12 son état en sortie d’usine. Au total, une centaine d’heures ont été nécessaires pour restaurer la carrosserie de la berline. Une année aura été nécessaire pour terminer le projet, qui a été suivi par un expert en charge de la vérification du suivi de reconstruction du véhicule pour valider la bonne réparation de la voiture.
L’Antirouille, à La Ciotat, a eu en charge de repeindre intégralement le véhicule après avoir retrouvé la teinte Brown Topaze conforme au nuancier du constructeur tout en respectant les processus de peinture d’époque. Les pièces changées sont d’origine BMW, tout comme les joints quasiment introuvables : il a fallu passer par des anciens stocks où la rareté de certains éléments a fait grimper en flèche les tarifs.
La base mécanique est celle d’une 528, équipée donc de carburateurs : le moteur de 160 chevaux a été entièrement révisé afin d’obtenir un véhicule entièrement restauré lui donnant un aspect et une fonctionnalité conforme à sa sortie d’usine. Sortie en 1977 des chaînes, cette 528 est l’une des dernières 528 à avoir été équipée de carburateurs.
Ce projet passion demande beaucoup de temps, de patience et d’expertise et à être entourés de spécialistes investis dans leur métier, à l’instar de l’Antirouille, qui a été en charge de la partie carrosserie du modèle. Sellier et mécanicien sont intervenus selon un planning de restauration organisé et établi en concertation avec les différents intervenants. Avec un peu de temps, entouré des bonnes personnes, tout est possible !
Photos : Nicolas Delpierre
Historique : CarJager