Toyota et BMW devraient renforcer leur partenariat dans les véhicules à pile à combustible, selon un rapport de Nikkei Asia. Les deux constructeurs automobiles pourraient annoncer officiellement ce partenariat le 5 septembre.
Partenariat BMW / Toyota pour les piles à combustible
Les deux constructeurs automobiles annonceraient un protocole d’accord pour ce partenariat la semaine prochaine. C’est ce que rapporte Nikkei Asia, aujourd’hui, avec une annonce attendue le 5 septembre prochain. Un porte-parole de Toyota a déclaré que le rapport de Nikkei n’était pas basé sur une annonce de l’entreprise, refusant de commenter davantage. Un porte-parole de BMW a également indiqué que les informations contenues dans le rapport des médias n’étaient pas basées sur une annonce du groupe BMW.
« Le groupe BMW et Toyota Motor Corporation travaillent ensemble depuis plusieurs années sur les piles à combustible et d’autres technologies dans le but commun d’offrir une autre solution de mobilité zéro émission », a ajouté le porte-parole de BMW.
Des énergies auxquelles croient les deux entités
Toyota, BMW, Daimler Trucks et bien d’autres entreprises sont optimistes quant aux piles à combustible à hydrogène. Et même dans certains cas, à la combustion d’hydrogène, comme moyen de décarboniser le transport. Bosch prévoit des revenus de plus de 5 milliards d’euros issus de la technologie de l’hydrogène d’ici 2030. De plus, l’élan pour l’hydrogène s’accélère à l’échelle mondiale. Selon un rapport de mai du cabinet de conseil McKinsey & Co., des investissements de 293 milliards de dollars alimentent plus de 1 040 projets liés à l’hydrogène d’ici 2030.
BMW de son côté, travaille au développement de son iX5 Hydrogen, notamment sur la pilote à combustible. D’ailleurs le constructeur allemand privilégie ce mode de propulsion pour l’hydrogène plutôt que le thermique.
L’hydrogène est l’élément le plus abondant au monde, et la chimie simple impliquée dans sa production. Cela en fait une alternative aux techniques minières pour extraire les matériaux des batteries, ainsi qu’aux complexités géopolitiques associées aux combustibles fossiles traditionnels. Cet aspect est particulièrement attrayant pour l’Union européenne, qui a lancé des efforts pour se sevrer du pétrole.
Le rôle de l’hydrogène dans la promotion de l’indépendance énergétique coïncide avec son potentiel à contrer le changement climatique. Le secteur des transports représente environ 25 % des émissions mondiales de carbone, selon l’Agence internationale de l’énergie, et il dépend du pétrole pour 91 % de ses besoins énergétiques, que ce soit sur terre, sur mer ou dans les airs.
Le combustible, une solution comme une autre pour réduire les énergies fossiles
L’hydrogène pourrait être un élément clé pour réduire l’utilisation des combustibles fossiles. D’ici 2030, il sera la ressource énergétique à la croissance la plus rapide dans les pays du G20, selon un rapport publié en janvier par le cabinet de conseil mondial Gartner. L’hydrogène offre des avantages considérables par rapport aux véhicules électriques. L’élément est sept fois plus dense en énergie que les batteries lithium-ion standard actuelles.
Les batteries lourdes peuvent nuire à la charge utile, un aspect crucial pour les véhicules utilitaires. Alors que les réservoirs d’hydrogène ont un poids nominal. Les propriétaires de voitures n’ont pas besoin d’infrastructures de recharge ni de garages à domicile. Là où les batteries peuvent prendre des heures à se recharger, les piles à combustible peuvent être remplies en 3 à 4 minutes.
D’abord pour les transports, avant les particuliers ?
Tobias Brunner, ancien cadre chez BMW, estime que le secteur des transports sera le premier à adopter l’hydrogène de manière généralisée. Et ce, en partie parce qu’il prévoit que le coût total de possession deviendra rapidement compétitif par rapport au diesel. Être un pionnier pourrait offrir aux entreprises traditionnelles de transport l’occasion de se réinventer et de s’intégrer dans un nouvel écosystème énergétique. Certaines explorent déjà cette voie.
Toyota, par exemple, collabore avec sa filiale Woven Planet pour développer des canisters de la taille d’un Thermos qui peuvent être utilisés comme des réservoirs d’hydrogène portables pour alimenter des appareils électroménagers. General Motors a lancé sa division GM Energy pour utiliser sa plateforme de batteries Ultium dans des applications de stockage domestique. Bosch, de son côté, déploie des produits destinés à tous les aspects de l’écosystème de l’hydrogène. Bosch estime que le marché de l’électrolyse pourrait croître jusqu’à 60 % par an, l’Europe enregistrant les taux de croissance les plus rapides. D’ici 2030, la société prévoit un volume de marché mondial de 15,2 milliards d’euros.