Les associations sont devenues monnaie courante ces derniers temps dans le monde pourtant impitoyable de l’automobile. Sur le papier, la Tesla Model S (voir essai Tesla Model S sur Sport-Cars) et la BMW i8 (voir essai BMW i8) seraient des concurrentes voire des ennemies jurées puisque la firme bavaroise semble venir marcher sur les plates-bandes du constructeur californien avec sa sportive hybride. Mais les enjeux et intérêts économiques peuvent faire évoluer une situation. La preuve en est.
Tesla Motors fait partie des pionniers à avoir proposé des véhicules électriques et la tendance aux voitures propres poussent certains constructeurs à revoir leur copie et surtout leur technologie. Daimler et Toyota s’étaient ainsi approchés de la firme américaine en achetant des parts. Mais depuis les deux constructeurs ont annoncé le mois dernier qu’ils les revendaient. Daimler devrait cependant continuer à collaborer avec l’Américain.
BMW en profite pour trouver un terrain d’entente avec Tesla sur une éventuelle collaboration comme l’a confirmé Elon Musk, le patron de Tesla au réputé magazine allemand Der Spiegel. Ce partenariat actuellement en cours de négociations se focaliserait sur trois points: la fibre de carbone, les points de recharges et les batteries.
Le point fort de BMW? Sa production de fibre de carbone très utilisée dans sa gamme i (voir article fibre de carbone BMW) mais aussi sur les deux nouvelles M, la BMW M3 et BMW M4. Elon Musk a jugé que les pièces de carrosserie renforcées par des fibres de carbone étaient « intéressantes » et « relativement économiques« .
Mais quel intérêt me direz-vous pour BMW de proposer ses pièces en fibre de carbone à un concurrent direct? Tout simplement la technologie des batteries et l’autre élément essentiel pour le développement des véhicules électriques: le réseau de bornes de recharge. « Nous discutons de savoir si nous pouvons collaborer dans la technologie des batteries ou dans les bornes de recharge« , a souligné Elon Musk.
Ironie de l’histoire, BMW a investi dans une usine à hauteur de 72 millions d’euros pour la réalisation de cette fibre de carbone à Moses Lake aux Etats-Unis, pays de Tesla. La firme bavaroise vient d’annoncer dernièrement qu’un investissement de 100 millions d’euros est envisagé pour la construction d’une deuxième salle de production. L’objectif: doubler purement et simplement la production et de ce fait alimenter peut-être d’autres constructeurs.
De son côté, l’Américain Tesla, par l’intermédiaire de son patron, a annoncé vouloir construire une usine de batteries en Allemagne, pays de BMW, « d’ici cinq à six ans« .