Remarqué sur le site auto POA (Petites Observations Automobile) cet article est signé du journaliste Patrice Vergès, plus connu au sein du BlogBMW.fr sous le nom de Oncle Pat (voir tous ses articles en pied de page). Il a rencontré un possesseur heureux d’une BMW 645 ci cabriolet achetée d’occasion.

Aujourd’hui un beau cabriolet 840i, 6 cylindres turbo 3 litres, coûte environ 150 000 euros affectés d’un terrible malus écologique de près de 22 000 euros ! En 2005, le cabriolet 645 ci V8 Type E64 de Thierry valait déjà pas loin de 100 000 euros !

D’occasion, selon l’état et le kilométrage, la motorisation (6 – essence ou diesel, 8 ou 10 cylindres) on déniche en petites annonces ce cabriolet à des prix s’étageant de 10 000 à 20 000 euros du moins pour ceux antérieurs à 2010. Rappelons que la Série 6 autant en coupé que cabriolet a été produite de 2004 à jusqu’en 2010 avant que la Série 6 F12 puis la Série 8 les remplacent en transmission intégrale avec des moteurs plus puissants.

Une 645 Ci Ex Olivier Panis

Thierry a toujours aimé les belles voitures puisqu’il roule également en BMW 728 des années 80. « J’aurais aimé une Mercedes 500 SL mais elle ne comptait que deux places. En 2021, je suis tombé sur cette annonce d’un cabriolet BMW 645 ci V8 4,4 l de 2005 toutes options qui semblait en excellent avec seulement 109 000 km ce qui est peu comparé à ceux que j’avais trouvés qui avaient 250 000 km. En plus, il m’a séduit pas sa silhouette très agressive car il était chaussé d’impressionnantes roues de 22 pouces contre 18 de série ! Je l’ai payé 22 000 euros ! »

Thierry apprend par le revendeur que cette 645 ci aurait appartenu à l’ancien pilote de Formule 1 Olivier Panis qui, lors d’une rencontre sur un circuit, lui confirme. C’est d’ailleurs lui qui l’a chaussée de ses imposantes roues de 22 pouces gantées de 265 X 35 à l’avant et 295 X 25 à l’arrière qui ajoutent une terrible note d’agressivité à sa voiture. A l’arrêt, elle semble déjà être en excès de vitesse, prête à bondir. Elles ont aussi le mérite de mieux asseoir la voiture au sol pour mieux exploiter les 333 ch du V8 de 4,4 l. Aujourd’hui, sur les 840 de 2023, hélas, ce n’est plus un 8 cylindres qui se cache sous le long capot mais un six cylindres turbo qui délivre presque la même puissance mais qui ne rejette plus que 200 g/km ce qui n’est pas le cas du gros V8.

Beau grondement pour la 645 ci

Sa 645 ci, bien soignée par son précédente propriétaire, est dans un état proche du neuf malgré ses 125 000 km. » J’adore ça silhouette car je la trouve aussi belle capoté alors que décapotée avec sa lunette arrière verticale à l’italienne qui se baisse électriquement. Elle joue le rôle de filet. Elle est confortable, silencieuse et tient très bien la route évidemment surtout avec ses grosses roues et marche fort ». En effet, Thierry qui a un joli coup de volant manie bien les 1800 kilos de son gros joujou de près de 4,90 m de long dont l’agilité m’étonne sur les petites routes que nous avons prises. Sous le capot, le V8, surtout en mode Sport, se met à gronder dès 3000 tr/mn. A allure normale, j’ai remarqué que le compte-tours évolue seulement entre 1500 et 2500 tr/mn en boîte auto dans un silence de cathédrale.

« J’ai monté un boitier Éthanol pour rouler au E85. C’était plus intéressant quand le litre coûtait moins 70 centimes contre environ 1,10 euros maintenant. Sa consommation varie de 11 litres en roulant gentiment à 14 litres si on est plus agressif. C’est une voiture plaisir que je n’utilise que sur les longs trajets et le plus souvent décapotée. Elle est très confortable et pratique avec son grand coffre et sa puissance et son excellente tenue de route. »

Il faut préciser que déjà en 2005, l’électronique était là pour calmer avec un anti-patinage pour calmer la furia des 333 ch. Son propriétaire me fait une démonstration de la capote à ouverture à distance qui s’efface en 23 secondes en laissant apparaître un intérieur tapissé de cuir beige.

Quid de l’avenir ?

Acheter une grosse voiture d’occasion pour le prix d’une petite neuve offre son lot d’avantages puisque les grosses cylindrées décotent beaucoup. En effet la BMW de Thierry coûte aujourd’hui huit fois moins que la version neuve correspondante certes plus moderne. D’ailleurs, contrairement à ce que j’imaginais, le marché des grosses cylindrées style Audi, Mercedes et BMW se porte bien. De nombreux passionnés ont compris qu’on peut se faire plaisir contre une somme raisonnable au volant de grosses cylindrées généralement plus robustes capables couvrir 400 000 km sans trop de problème. Évidemment, il y a le revers de la médaille avec un budget d’entretien et d’utilisation et réparation plus élevés, assurance et cartes grises plus coûteuses, pièces détachées et révision sans oublier le coût des pneumatiques bien que si on achète pas de Michelin, Thierry m’a prouvé que certains 22 pouces ne sont pas plus chers que des 18.

Hélas, ce ne sera certainement plus le cas dans quelques années où la majorité des grosses cylindrées seront électriques. Après 10 ou 15 ans d’utilisation, leurs batteries seront généralement en fin de vie et plus garanties par le constructeur. Quelles seront leurs destinées ?

Patrice Vergès… dit « L’oncle Pat »